Interview - témoignage de Elo Cinquanta
#2Portrait Elo Cinquanta nous révèle ses aspirations qui ont déjà débutés dès sa plus jeune enfance et son parcours atypique !
Scorrano Photograpy
Profession : comédienne
Elo a fait son chemin sur le terrain avec détermination et courage!
Depuis toujours j’ai été “différente”, différente des membres de ma famille, différente des enfants de ma classe etc… Indépendante, solitaire, avec un caractère bien trempé, je passais le plus clair de mon temps seule, dans mon monde, et j’étais heureuse ainsi. A 2 ans, lorsque des personnes souhaitaient me voir, je disais à ma Maman “dis que je suis pas là”.
Le cinéma m'a toujours fait rêver, d’abord par les films Disney, puis Spielberg, Tim Burton, Nolan, etc… D’où vient cette passion ? Aucune idée. Personne dans mon entourage n’est passionné par le cinéma ou le théâtre. Et pourtant, dès 3 ans j’ai commencé à me costumer, à dessiner, à créer des personnages, à imaginer des histoires. Plus tard, vers 10 ans, je créais des scénarios et des petites vidéos avec ma cousine.
Ayant des envies et des rêves différents des autres, les années de scolarité ont été pour moi les plus difficiles de ma vie. Angoissée perpétuellement, être une vingtaine dans une pièce, l’incompréhension du système, totalement incompatible avec ma personnalité. J’ai toujours préféré les têtes à tête, pendant très longtemps, le simple fait d’être entourée de plus d’une seule personne me mettait mal à l’aise. Bref, je ne m’y sentais pas à ma place. J’ai pourtant effectué toutes mes années d’école obligatoire, avec une certaine facilité, mais je faisais mon maximum pour me rendre invisible pour avoir le moins d'interactions possibles. Et ça marchait plutôt bien car c’est le seul reproche qui revenait sur mes bulletins de notes “invisible” !
Très timide et introvertie, c’est à ce moment que mes parents m’ont inscrit à des cours de théâtre. Après quelques années qui m’ont permis de m’ouvrir aux autres et de m’exprimer plus librement, mon indépendance et mon amour pour le “do it yourself” m’ont poussé à voler de mes propres ailes.
Mes parents m’ont toujours soutenu dans mes rêves, mais à une condition, que d’abord je fasse une formation “normale” pour avoir une sécurité. Que faire ? Je savais ce que je voulais faire : actrice ! Mais maintenant je devais choisir un “plan B”. Ça a été très difficile, j’ai fait une quantité de stages, assistante vétérinaire, graphiste, opticienne, décoratrice, etc… J’ai même passé quelques mois dans un SMJ (semestre motivation jeune) l’horreur !!! Je ne me sentais pas à ma place à l’école, là je n’étais VRAIMENT PAS à ma place. Il n'y avait que des jeunes à problèmes, drogues etc… Du coup j’ai accepté un dernier stage, dessinatrice en bâtiment, et oh joie, ça m’a plu ! J’ai effectué cet apprentissage dans un petit bureau où j’étais seule employée, avec un patron en or. Une fois mon CFC en poche, à moi la liberté !!!
Mes envies de cinéma n’ayant pas diminué, bien au contraire. A 20 ans, j’ai même réussi à réaliser un de mes rêves les plus fous, rencontrer Steven Spielberg ! Attention, une vraie rencontre de plusieurs minutes avec discussion, échanges, etc…
De retour sur terre après ce rêve devenu réalité, j’ai commencé à répondre aux annonces de différentes productions qui cherchaient des figurants. En parallèle, je jouais des rôles dans des court-métrages. Puis j’ai passé un casting qui m’a permis de jouer un super rôle dans la série “LADIES HAPPY HOUR”. Cette expérience m’a ensuite menée vers un grand rôle dans le long métrage “VASECTOMIA”, qui a remporté de nombreux prix. Et deux autres rôles dans deux longs métrages à venir...
C’est dans ce milieu que je me sens le mieux, le plus épanouie, le plus “moi-même”. Surtout lorsque le film me parle, par son histoire, son message ou par son univers. Passionnée par l’histoire et les univers fantastiques, je crée aussi des costumes que je porte lors de mises en scène photo. Ça me permet de rester créative et de continuer à incarner des personnages entre les projets cinématographiques.
Les plus grandes difficultés que j’ai rencontrées, et que je rencontre toujours, c’est le manque de reconnaissance, ou plutôt l’aspect très “rigide” de certaines institutions. C’est vrai que mon parcours est plutôt atypique, je n’ai pas fait de grandes écoles, c’est un choix personnel, comme dis précédemment, le système scolaire ne me réussit pas du tout. Mais j’ai toujours continué à me former, en faisant des ateliers, des masterclass, des workshops, en Suisse, à Londres et aux Etats-Unis. Ces formations intensives sur quelques jours sont idéales pour moi. Malheureusement elles n’ont pas autant de poids que les grandes écoles. Mais je reste persuadée que chacun a son propre chemin et qu’il n’y a pas de juste ou de mauvaise voie.
Du moment que l’on respecte sa personnalité, et que l’on fait les choses avec passion, c’est tout ce qui compte pour être épanoui et heureux.
Elo Cinquanta
“If you can Dream it, you can Do it” de Walt Disney
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